Les super-héros sur les écrans

Alan Moore au cinéma

Auteur unique , inclassable , Alan Moore a su hisser la BD au rang  auquel elle prétendait jusqu'alors  , ses oeuvres obtenant notamment le statut de "roman graphique" , c'est justement au travers de ses oeuvres là qu'il revisite l'histoire , celle de l’Amérique avec "Watchmen" , celle de l’Angleterre par deux fois avec " From Hell" et "V pour Vendetta" . Ces histoires sont toujours marquée par leur noirceur et par leur profonde intelligence , ainsi que par un processus de désacralisation des icônes populaires , ce procédé arrive à son apogée dans son étrange mais non moins flamboyante " Ligue des gentlemans extraordinaires" dans lequel il revisite à sa manière les grandes figures de la littérature .

Evidemment un tel talent ne saurait éviter l'attrait qu'un média comme le cinéma saurait lui témoigner , c'est pourquoi j'ai décidé de faire le point sur les adaptations cinématographique des oeuvres d'Alan Moore.

 

 

1 From Hell 

 En 1888, à Londres, dans les rues mal famées du quartier de Whitechapel, un tueur en série, surnommé Jack l’Éventreur, rôde. D'une étonnante précision, ce mystérieux personnage éventre, la nuit tombée, des prostituées.

C'est ici qu'entre en scène l'inspecteur Fred Abberline. Cet agent de Scotland Yard comprend rapidement que ces crimes procèdent d'une mise en scène élaborée et supposent un "doigté" d'artiste, un sang-froid à toute épreuve et de solides connaissances en anatomie. Le policier, intuitif et visionnaire, dresse patiemment le profil de ce meurtrier hors normes et parvient à gagner la confiance de Mary Kelly, une jeune prostituée. Celle-ci va l'aider à résoudre cette périlleuse enquête.

 

Réalisé par les frères Hugues , issue de la génération et de l'imagerie rap US , on pouvait attendre le pire de cette relecture du mythe de Jack l'Eventreur , pourtant on peut dire que les deux frères s'en sortent plutôt bien pour ce qui est de la réalisation , les deux compères osant même commencer par un plan séquence remarquable que n'aurait pas renié Brian de Palma , en revanche la reconstitution de la ville de Londres sent un petit peu trop le toc, mais le grand défaut du film réside dans son scénario , en effet si Alan Moore est un scénariste excellent c'est aussi parce qu'il sait créer le mystère , et ici , le mystère , il ne fait pas long feu , en effet , le film étant commencé depuis vingt minutes , que le whodunit ( qui à tué) est déjà éventé, ajouter à cela un manque total de caractérisation du personnage de Johnny Depp et vous voilà devant un film qui perd rapidement de son intérêt .

 

 

La Ligue des gentlemans extraordinaires

 

 

 

L'aventurier Allan Quatermain dirige la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, association de sept super-héros légendaires, comprenant le mystérieux Capitaine Nemo, la femme vampire Mina Harker, l'invisible Rodney Skinner, le jeune et intrépide agent secret américain Tom Sawyer, l'inaltérable Dorian Gray et l'inquiétant duo Jekyll / Hyde. Venus des horizons les plus divers, les membres de la Ligue sont de farouches individualistes, des exclus au passé ténébreux et agité, dont les facultés hors normes constituent à la fois un atout et une malédiction.

 

Réunis dans des circonstances exceptionnelles, ils doivent en peu de temps nouer des rapports de confiance, apprendre à fonctionner en équipe. Après avoir embarqué à bord du Nautilus, ils gagnent Venise, où leur adversaire, le diabolique Fantôme, se prépare à saboter une conférence réunissant les plus grands chefs d'Etat...

 

Dernier film en date ( on se demande pourquoi) du réalisateur , ou plutôt du "yes man " Stephen Norrington , "La ligue des gentlemans extraordinaires" est aussi la dernière apparition au cinéma du très grand Sean Connery , et tel un Zidane en fin de carrière , en voila un autre qui a totalement foiré son jubilé , car pour terminer sa carrière tranquillement l'ancien James Bond avait décidé de mettre en chantier l'adaptation du comic book de Alan Moore qui réunissait à lui tout seul les grandes figures de la littérature fantastique , partant d'un support excellent et flamboyant mais difficilement adaptable( comme toutes les oeuvres d'Alan Moore ? ) le film souffre malheureusement de son intention hollywoodienne à vouloir orienter totalement le script vers l'action bête et méchante et à ne prendre jamais le temps de caractériser ses personnages qui se retrouvent tous pour la plupart à la fois ridicule et totalement aseptisés. Le film à ses bons moments quand il respecte le comic book malheuresement trop rarement pour convaincre.

 

 

V pour Vendetta 

 

 

Londres, au 21ème siècle...
Evey Hammond ne veut rien oublier de l'homme qui lui sauva la vie et lui permit de dominer ses peurs les plus lointaines. Mais il fut un temps où elle n'aspirait qu'à l'anonymat pour échapper à une police secrète omnipotente. Comme tous ses concitoyens, trop vite soumis, elle acceptait que son pays ait perdu son âme et se soit donné en masse au tyran Sutler et à ses partisans.
Une nuit, alors que deux "gardiens de l'ordre" s'apprêtaient à la violer dans une rue déserte, Evey vit surgir son libérateur. Et rien ne fut plus comme avant.
Son apprentissage commença quelques semaines plus tard sous la tutelle de "V". Evey ne

connaîtrait jamais son nom et son passé, ne verrait jamais son visage atrocement brûlé et défiguré, mais elle deviendrait à la fois son unique disciple, sa seule amie et le seul amour d'une vie sans amour... 

Roman graphique incroyablement sombre et portée par des dessins et une esthétique pas forcément accessible , V pour Vendetta finit par devenir la cible des frères (encore ? ) Wachowski , tout juste sortit de Matrix , ils décident de ressortir les scripts de la BD qu'ils avaient écrit à l'heure ou Neo n'avait pas encore prit sa petite pilule bleue , encore sous l'égide de Joel Silver , le film est réalisé par James McTeigue , assistant  réalisateur sur la trilogie matrix ,ce dernier adapte malheureusement sans éclat et sans imagination mais avec un classicisme certain là où on aurait espérer quelques plans iconiques de très charismatique "V". Dommage car les frères Wachowski on écrit un scénario génial , caractérisant suffisamment les personnages , ménageant avec panache tout les rebondissements , et surtout en créant une vrai relation entre V et Evy  réussissant à même à nous émouvoir là où parfois l'idylle entre Neo et Trinity nous laissait parfois de marbre. En définitive le film réussit a réussi à garder toute l'essence subversive du roman , en affichant notamment une véritable lisibilité dans le scénario là ou le roman graphique était plutôt confus par instants.

Ma note:4/5

 

Watchmen   

 

Réalisé par Zach Snyder , auréolé du statut de réalisateur visionnaire après le triomphe de "300" dont l’esthétique inédite avait réveillé pas mal de monde à Hollywood . Et le voila sur le pont pour adapter un nouveau roman graphique , "Watchmen " , réputé inadaptable , en effet Snyder n'est pas le premier à avoir essayé  d'adapter ce qui restera  une des oeuvres les plus puissantes et  incontournables de l'auteur , et qui à d'ailleurs été classés parmi les 100 plus grands romans anglais de tout les temps dans un classement du Times.

Avant Snyder , Terry Gilliam , David Hayter , Darren Afonosky et même Paul Greengrass ont tenté leur chance . Inutile de dire que le projet suscitait des attentes , et le résultat n'est pas une déception , loin de là , le film présente des qualités incontestables , tout d'abord le casting excellent , chaque comédien interprétant avec brio chacun des personnages , la modernisation des costumes est aussi une grande réussite ( le hibou l'a vraiment échappé belle!) , la mise en scène enfin est flamboyante à souhait et à la hauteur des évènements relatés dans le roman graphique , Snyder à réussi à capter totalement l'ambiance du roman graphique et à transformé certaines scènes du roman en véritables moments de cinéma , en guise d'exemple le générique d'une grande inventivité esthétique et narrative  ou encore la scène d'ouverture qui n'était pas présente dans le roman graphique.

Le seul bémol que l'on pourrait apporter à ce film est qu'il est difficile de le définir comme une "adaptation" tant le film est fidèle autant dans le scénario que dans certains plans parfois totalement identiques aux planches de la BD, il s'agirait ici plutôt d'une "transition".



13/11/2015
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