Invisible boy ( Italie )
Invisible boy est une coproduction franco-italienne , réalisé par Gabrielle Salvatores et sortie en 2014. Le film nous raconte l'histoire de Michelle un adolescent sans histoire qui vit dans une ville en bord de mer. Il n'est pas populaire et se fait même martyriser à l'école, ses notes ne sont pas excellentes et il n'est pas vraiment doué en sport. Pourtant il ferait tout pour impressionner Stella , une fille de sa classe dont il est amoureux. Son quotidien change radicalement lorsqu'il se découvre le don de devenir invisible, seulement une organisation secrète se lance à ses trousses et lui révélera les origines de son pouvoir et bien d'autres choses encore. .
Ce film est une très bonne surprise, et à l'heure où les productions super-héroïques remplis de personnages et d'intrigues qui se croisent pullulent sur nos écrans, il est agréable de suivre les aventures d'un seul personnage, surtout lorsqu'elles sont aussi bien racontées. Car le film se démarque par son approche à la fois simple et très sensible du genre super-héroïque. D'abord une première partie très réussie où la capacité pour le personnage principal Michelle de se rendre invisible est ici une métaphore de son mal-être en tant qu'adolescent. Qui n'a jamais eu envie durant son adolescence, de disparaître complètement ? De ne plus supporter le regard des autres sur notre corps qui change et évolue et dont on est rarement satisfait? L'invisibilité représente aussi ce qu''il ressent vis à vis des autres membres de sa classe qui l'ignore ou lui est totalement indifférent et devient ainsi une excroissance de son mal-être.
Une première partie très bien écrite, portée par des personnages bienveillants comme la mère de Michelle interprétée par l'excellente Valeria Golino vue notamment dans le film Rain Man ou encore Les beaux gosses de Riad Sattouf. Le personnage principal est interprété par un véritable adolescent ce qui tranche avec les productions hollywoodiennes où des lycéens sont incarnés par des acteurs de 30 ans, et donne encore plus de crédibilité à un film qui traite de l'adolescence. Sa performance est impeccable dans un rôle pas toujours évident, son personnage ne trouvant pas de costume approprié dès le début du film, il doit être nue comme un ver afin que son pouvoir sois efficace, pas facile. On suit ainsi ce personnage découvrant son pouvoir, l'utilisant pour se débarrasser de son bourreau à l'école , ou bien pour se rincer l'oeil en se rendant dans le vestiaire des filles ce qui aura comme effet sur lui de perdre son pouvoir au pire des moments.
Mais c'est lors de l'enlèvement de son amoureuse Stella que le film rentre dans sa seconde partie, qui aborde ici frontalement le genre super-héroïque et exploite totalement les capacités de son univers. Le personnage en apprend ainsi beaucoup plus sur ses origines et se trouve ( enfin ) un costume lorsqu'il se rencontre son père. Ce dernier au travers d'un flash-back glaçant et absolument irréprochable, que ce soit au niveau des décors ou des effets spéciaux, nous dévoile la vérité sur ses pouvoirs qui vient de ses parents, eux mêmes cobayes d'expériences scientifiques dans un camp militaire qui évoque les camps de concentration de V pour Vendetta eux mêmes métaphore d'une bien triste histoire.
Ce film qui bénéficie d'une distribution transmédia puisqu'un roman graphique accompagne la sortie du film , est une véritable réussite. Car nombreux sont les films qui ( surtout à l'heure actuelle) après une première partie si intimiste , n'auraient pas osé se lancer aussi franchement dans le fantastique et la science-fiction, une audace proche du film Chronicle. Là où dans les blockbusters actuels l'ironie est omniprésente , Invisible boy n'y a jamais recours car le film , dans la lignée du Spiderman de Sam Raimi croit totalement en son univers et n'a aucun intérêt à le décrédibiliser. Sans être très originale, l'histoire du film se démarque par son traitement, sobre, sincère, sensible et intelligent. Si bien que le film dégage une véritable sympathie qui nous permet de fermer les yeux sur les quelques petits défauts d'un film qui reste malgré tout modeste, mais c'est aussi ce qui fait sa force à l'image de son super-héros.
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